
Dans une région isolée du nord de l’Australie, se cache une ferme rachetée par le géant du luxe LVMH. Là-bas sont élevés des crocodiles aux écailles idéales pour les sacs à main. Accessible uniquement par hélicoptère, la ferme se situe entre des escarpements et de multiples cours d’eau, en pleine nature. Le groupe s’est associé à Hermès, et tous deux ont fait ces dix dernières années une véritable razzia sur les fermes de crocodiles en Australie.
Mode opératoire des grandes entreprises
À l’intérieur d’une pièce à 33 degrés, des caisses remplies d’œufs sont entreposées sur des étagères. « Ils sont très sensibles à la température. Au début de la phase d’incubation, elle permet de déterminer le sexe. Ce qui nous intéresse, c’est d’obtenir des mâles, car ils grandissent plus vite », qui dirige les deux fermes de crocodiles que possède LVMH en Australie.
Lorsque les bébés naissent, ils sont transférés dans des couvoirs, dans un bâtiment grand comme une grange. Le ventre du croco, cette partie du corps est utilisée pour fabriquer des sacs. Ils passent la troisième et dernière année de leur vie dans des enclos individuels. Pour éviter que leur peau soit mordue ou griffée, avant d’être abattus avec un pistolet électrique.
Leur peau est ensuite envoyée à Singapour, dans une tannerie qui approvisionne toutes les marques du groupe en cuir. Pour les deux fabricants de sacs à main, ont une motivation identique : sécuriser leurs approvisionnements. Dans un marché du luxe en forte croissance, les produits les plus chers sont aussi ceux qui se vendent le mieux. Malgré une hausse constante de la demande, l’utilisation de cuirs exotiques et des fourrures par l’industrie du luxe est de plus en plus décriée.
SOURCES : les échos
Tout le luxe se lance
Après Gucci, Armani ou Ralph Lauren, Prada a décidé à son tour de dire non à la fourrure. La maison italienne de luxe vient d’annoncer qu’elle n’utiliserait plus de fourrure animale dans ses créations, à partir des collections printemps/été 2020. Des vêtements dont la fabrication est en cours. « Les stocks seront vendus jusqu’à épuisement des quantités », a précisé l’entreprise milanaise.
La liste des griffes qui renoncent à son utilisation ne cesse de s’allonger. Car l’éthique est un des enjeux forts du marché du luxe. Il répond à une demande des Millennials, ses principaux clients. Ce sont eux qui tirent la croissance. Le choix de Prada est le fruit d’un dialogue mené depuis plus d’un an avec la Fur Free Alliance, une coalition de plus de 50 organisations de protection des animaux dans 40 pays.
Un luxe éthique
La décision du groupe Prada de ne plus utiliser de fourrure est en adéquation avec le nouveau concept de luxe éthique. Elle répond aux attentes des nouveaux consommateurs. Ils choisissent avec plus de soin des produits durables, respectant l’environnement et les animaux. Selon une étude du cabinet Mazars, la filière luxe utilise chaque année la peau de 56 millions d’animaux (visons, lapins ou renards) pour faire des manteaux ou autres vêtements.
Cap vers l’innovation
L’innovation reste une priorité chez Prada pour remplacer la fourrure, et surprendre les jeunes clients. « Se concentrer sur des matériaux innovants permettra à l’entreprise d’explorer de nouvelles frontières en matière de design créatif, tout en répondant à la demande de produits éthiques », a souligné Miuccia Prada, la directrice artistique de Prada, fondée par sa famille en 1913.
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